Cauchemar sous cellophane

Devant moi, l’océan. Une gigantesque vague, du sable. Le chant des oiseaux. L’abondance.
Il y a du plastique, comme à la plage. Il manque juste l’odeur iodée.
Le maître nageur finit par arriver. Dans son exosquelette de 40 tonnes, il dompte l’écume. Inlassablement.

Ici, c’est une marée qui monte, sans jamais redescendre. En cherchant bien, on y trouverait de quoi boire, manger et dormir. C’est ce que font les buses et les cigognes. Sont-elles plus malignes que nous ?

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Un vertige m’a envahie. Je suis rentrée de la plage essoufflée.
J’ai hurlé sur ceux qui alimentent la marée noire et j’ai maudit notre espèce toute entière.
J’ai réfléchi. Et puis j’ai ralenti.
J’ai cuisiné les bons légumes de notre maraîcher. J’ai fait infuser nos feuilles de verveine et de framboisier. Le nez dans les livres, les mains dans la terre, je me suis enfin sentie nourrie.
Alors j’ai semé, avec acharnement, des petites graines dans les jardins, dans les cœurs et les esprits.
Je continuerai de semer.
Car, je le crois, seuls les arbres et l’amour seront une digue possible contre le tsunami à venir.

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