Par cette belle soirée ensoleillée, je marche vers la résidence avec mes sacs de courses, quand je me retourne pour vérifier que la voiture est bien fermée. Et voilà que je l’aperçois, lui, ou plutôt ce que je prends pour… Tiens, la voisine a laissé son chien faire ses besoins sur ma place de parking aujourd’hui ?
De loin, ce n’est qu’un tas brun.
Alors je m’approche. Je vois sa peau granuleuse aux teintes irrégulières, j’observe ses yeux couleur de rouille. Je réalise qu’à peu de choses près, j’aurais bien pu rouler dessus sans même le voir. Vite, aller poser les courses, revenir avec des gants et un appareil photo.
Quand je suis de retour, il a disparu. Enfin, pas si loin que ça, juste sous mon pneu avant. Je commence à croire qu’il ne tient pas beaucoup à la vie, ou que définitivement, il n’entend rien au monde des hommes et ses dangers. Alors je le prends, avec toute la délicatesse possible. Je sens son corps se tendre entre mes mains. Il reste crispé dans l’herbe de longues minutes avant d’oser le moindre mouvement. Il m’étudie, lui aussi. Puis il reprend sa route. Le soleil décline et il fait maintenant plus frais ; il est temps de rentrer.